Traverser le Chili en trois jours
Victoria et moi sommes à Osorno, au sud du Chili, nous avons trois jours pour traverser en stop tout le pays afin d'arriver à Valparaiso pour le jour de l'an.
Nous demandons aux chauffeurs de camion garés sur le parking de la station essence d'Osorno si l'un d'eux va en direction du nord. Par chance oui, nous prenons la route avec un chilien. Avec lui nous allons jusqu'à Victoria où il nous dépose sur une aire d’autoroute. Nous mangeons des frites et dérobons des boissons. En réalité nous n'avons jamais compris si le distributeur de boissons étaient en libre service ou non… Pendant que nous mangeons nous recevons un message vocal de José d'Osorno qui nous dit nous avoir attendu une heure et demie, il nous propose de nous récupérer sur le chemin afin d'aller ensemble à Santiago mais le ton de sa voix nous indique qu'il est très énervé contre nous alors nous nous excusons et refusons gentillement sa proposition.
Le ventre bien plein, nous entreprenons de reprendre le stop face à un magnifique couché de soleil mais à peine nous posons – Victoria pose – les sacs par terre qu'un chauffeur de camion garé sur le parking vient nous parler et propose de nous amener à Los Angeles. C'est peut-être à ce moment que vous comprenez pourquoi mon blog s’appelle Camille en Amérique et non Camille en Amérique DU SUD… Non non c'est simplement que ça faisait trop long pour un titre et que le Los Angeles où nous nous trouvons est au Chili, à quelques kilomètres à peine d'Osorno.
Bref, une fois à Los Angeles nous plantons la tente près de la station essence et nous allons boire un café. Tout en sirotant notre breuvage nous sympatisons avec un chilien cinquantenaire qui nous propose de nous amener à Santiago. Parfait, même plus besoin de faire du stop. La seule contrainte est qu'il est minuit et qu'il souhaite partir à deux heures du matin. Pas de soucis nous dormons une heure et partons.
Vers 8 heures du matin nous nous arrêtons chez José – un autre - le grand oncle de notre chauffeur, où il doit charger du matériel dans se remorque. José a environ 90 ans, habite seul dans une grande ferme et pète la forme. Il est très heureux de nous accueillir et nous sert un petit déjeuner de roi : thé, café, oeufs brouillés, jambon, pain, beurre et confiture. Nous mangeons copieusement et une heure après reprenons la route jusqu’à Santiago où nous arrivons vers midi.
Nous sautons dans un bus et une heure après nous arrivons enfin à Valparaíso, sale, fatiguée mais heureuses car malgré la distance et mon bras en écharpe nous avons réussi à parcourir 1035 kilomètres, en trois jours et être où nous voulions pour le jour de l'an.